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L’intelligence artificielle (IA) est aujourd’hui omniprésente dans de nombreux secteurs d’activité : santé, finance, marketing, industrie, éducation, etc. Pourtant, malgré ses capacités impressionnantes, l’IA ne saurait être exploitée efficacement sans l’intervention humaine. Pour ainsi dire, l’IA ne vaut rien sans l’être humain.
Fondamentalement, ne serait-ce que pour exister, l’IA a besoin de l’homme dès sa création grâce à la réflexion des différents acteurs comme chercheurs et les ingénieurs qui lui donnent vie. De même, l’IA a besoin de l’homme pour assurer son alimentation par l’électricité. Sans électricité, plus d’intelligence artificielle. Enfin, sans la technologie imaginée et construite par l’homme à l’image des infrastructures comme les processeurs et des serveurs, l’IA ne peut matériellement pas exister.
Rappelons que conceptuellement, l’intelligence artificielle se définit par la capacité des machines à imiter la réflexion humaine. Les outils d’intelligence artificielle imitent donc le raisonnement humain mais ne sont sont pas créatrices à proprement parler puisqu’ils ne font que consommer des données produites antérieurement par des personnes.
Au-delà de ces aspects plus existentiels de l’IA, il faut aussi repenser la place de l’humain avec l’IA notamment au sein de l’univers professionnel. Loin d’être remplaçable, l’humain occupe des rôles clés à chaque étape de la vie d’un projet d’IA : de l’alimentation en données au paramétrage des outils, en passant par l’entraînement des modèles et la modération des résultats. Voici une analyse approfondie des missions indispensables qu’assure l’être humain.

Gwendal cosson, formateur intelligence artificielle en entreprise.
Alimenter l’IA avec des données pertinentes et qualitatives
L’intelligence artificielle apprend à partir des données qu’on lui fournit. Sans données adaptées, aucune performance réelle n’est possible. Le rôle de l’humain est donc crucial pour sélectionner les données, c’est-à-dire identifier les sources fiables, pertinentes et variées pour constituer un corpus solide. Il doit également nettoyer les données en supprimant les erreurs, les doublons, les biais et les données inexploitables. Enfin, il doit annoter les données en ajoutant des métadonnées, en étiquetant des images, des textes ou des sons pour guider l’apprentissage supervisé. Sans cette phase humaine d’approvisionnement et de préparation, l’IA ne ferait que produire des résultats erronés ou inutiles.
Paramétrer l’IA pour obtenir des produits finis de qualité
Une IA, aussi performante soit-elle, n’est pas livrée « prête à l’emploi ». Son efficacité repose sur un paramétrage minutieux réalisé par des experts humains. Ce travail comprend la définition des objectifs, en déterminant ce que l’on attend précisément de l’IA et les critères de performance à respecter. Il s’agit aussi d’ajuster les algorithmes en choisissant les bons modèles, en réglant les hyperparamètres et en déterminant les seuils de tolérance. Enfin, la conception de l’expérience utilisateur est essentielle pour organiser les entrées, les sorties et l’interface afin de faciliter l’exploitation des résultats par les humains. Le paramétrage est déterminant pour transformer un modèle brut en un outil fiable, efficace et conforme aux attentes métiers. La simple implémentation de l’intelligence artificielle que ce soit de façon technologique ou méthodologique dans un processus ou une organisation nécessite une réflexion pouvant se matérialiser par un audit et un plan d’actions.
Entraîner l’IA en évaluant ses résultats
L’apprentissage de l’IA repose sur un cycle d’essais et d’erreurs. L’humain intervient pour valider ou invalider les prédictions, confirmer si les résultats sont corrects ou signaler les écarts. ChatGPT à notamment été aiguillé par des modérateurs qui attestaient on contestaient les réponses de l’IA dans le but d’optimiser la qualité de ses résultats pour l’avenir. Il doit orienter l’apprentissage en indiquant au système quelles réponses sont attendues. Cette phase permet d’optimiser la performance en affinant progressivement la qualité des résultats par des itérations successives. Sans cet entraînement supervisé par l’humain, l’IA stagnerait à des niveaux de performance très insuffisants.
Guider l’IA grâce au prompt
Un outil d’intelligence artificielle doit être guidé pour effectuer des tâches. Pour cela, il faut prompter, c’est-à-dire informer l’IA sur les tenants et aboutissants de la demande afin de contextualiser la demande et sonder justement son réseau de neurones. Un bon prompting, c’est donner à l’IA toutes les informations dont elle a besoin notamment en termes de sources, contraintes et de limites pour lui fixer des frontières permettant d’obtenir un résultat optimal. L’IA peut prompter mais c’est à l’humain de penser, d’identifier la missions que doit remplir l’IA et de l’informer justement.
Modérer l’IA pour corriger ses biais et affiner ses productions
Même une IA très performante peut produire des résultats biaisés, inappropriés ou éthiquement discutables. Le rôle de l’humain est donc d’identifier les biais en décelant les problèmes systématiques liés aux données ou aux algorithmes. Il doit apporter un jugement contextuel pour comprendre les subtilités sociales, culturelles ou légales que l’IA ne maîtrise pas. Il lui revient aussi de reformuler les consignes afin de guider l’IA pour obtenir des réponses mieux adaptées aux besoins réels. La modération humaine est essentielle pour éviter les dérives, renforcer la responsabilité et garantir un usage éthique de l’IA. L’humain apporte un sens critique qui lui est propre.
L’exploitation de l’intelligence artificielle repose sur une synergie forte entre l’humain et la machine. Si l’IA apporte des capacités d’automatisation, de calcul et d’analyse à grande échelle, elle n’est qu’un amplificateur d’intelligence humaine bien qu’elle puisse devenir un outil bénéfique à l’apprentissage et à l’épanouissement humain comme à son affaiblissement intellectuelle lors d’un usage superficielle. L’IA peut donc fonctionner seule bien et en totale autonomie mais cela est possible uniquement grâce à une intervention humaine sur plusieurs domaines. Seul l’humain peut alimenter, paramétrer, entraîner et modérer l’IA de façon à la rendre pertinente, utile et respectueuse des enjeux sociétaux. Ainsi, loin de remplacer l’humain, l’intelligence artificielle souligne plus que jamais l’importance de nos compétences, de notre sens critique et de notre responsabilité.
Bien que l’intelligence artificielle puisse remplacer certaines fonctions et postes en entreprises, elle ne remplacera pas l’humain et son biais cognitif et imaginatif. Voilà la subtilité qui rend l’être humain véritablement irremplaçable pour exploiter justement le plein potentiel de l’intelligence artificielle.
De plus, l’intelligence artificielle ouvre la porte à de nouveaux emplois et de nouvelles spécialités à l’image des agences d’intelligence artificielle qui proposent de nouvelles prestations ou de nouveaux services pour les entreprises.
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